En marge du forum économique Japon–Côte d’Ivoire organisé à Osaka dans le cadre de l’Exposition universelle 2025, un accord inédit a été signé entre Paradise Game, pionnier de l’eSport en Afrique de l’Ouest, et Happy Life Design Lab (HLD Lab), un studio japonais dirigé par Daishiro Okada, ex-haut cadre de Square Enix.

Ce partenariat a pour objectif de créer ensemble des jeux vidéo et contenus numériques qui fusionneront animation, réalité virtuelle et narration interactive. Mais l’ambition va bien au-delà de la simple production. L’accord prévoit également la création d’un fonds commun d’innovation pour épauler les jeunes studios locaux, la mise en place de formations encadrées par des experts venus du Japon, et des certifications conjointes. En clair, ce sont les fondations solides d’un transfert de compétences de grande envergure qui sont posées, avec une attention particulière portée à la montée en puissance des talents ivoiriens.

Depuis sa création par Sidick Bakayoko, Paradise Game a su imposer son empreinte en Afrique francophone avec un centre de jeux parmi les plus grands du continent, un incubateur pour développeurs et des événements phares comme le FEJA qui attirent des milliers de passionnés à chaque édition. En face, HLD Lab arrive avec tout le poids de l’expérience japonaise dans le développement AAA et une vision axée sur le bien-être numérique, baptisée « happiness economy ».

Les ambitions sont claires, contribuer à faire passer le marché africain du jeu vidéo de 1,25 milliard de dollars aujourd’hui à plus de 4 milliards d’ici 2030. Grâce à cet accord, la Côte d’Ivoire entend augmenter sa part de ce marché, notamment en Afrique francophone, et créer près de 7 500 emplois dans les années à venir, dont une large part réservée aux femmes.

La mise en œuvre démarre dès septembre 2025 avec l’ouverture d’un « Japan Desk » à Abidjan et une grande game jam qui réunira des développeurs des deux pays. Un RPG mobile inspiré de la mythologie akan est déjà en chantier, avec une sortie prévue courant 2026. Un studio de motion capture verra aussi le jour à Cocody, avant le lancement d’un jeu AAA sur consoles prévu pour 2027.

Certes, des défis demeurent, la qualité des connexions internet doit s’améliorer, il faudra former davantage de développeurs expérimentés, et le cadre fiscal devra s’adapter à cette nouvelle économie numérique. Mais l’élan est là, et les moyens semblent suivre.

Plus qu’un simple accord commercial, ce partenariat incarne une vision plus large, celle d’une Afrique capable de créer ses propres contenus, de raconter ses propres histoires au monde entier, et de miser sur sa jeunesse pour s’imposer durablement dans l’industrie mondiale du jeu vidéo.