L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) intensifie son engagement en faveur des industries culturelles et créatives des pays francophones avec le lancement de deux appels à projets. Ces nouvelles initiatives visent à renforcer la circulation des artistes et à améliorer la visibilité des œuvres francophones, tant sur les marchés locaux que sur les scènes régionales et internationales.
Pilotés par la Direction de la langue française dans la diversité des cultures francophones, ces dispositifs s’inscrivent dans une démarche globale de soutien aux acteurs culturels. L’objectif est de structurer davantage la chaîne de valeur de la création artistique francophone tout en facilitant les échanges entre les pays de l’espace francophone.
Le premier appel à projets est consacré à la mobilité artistique. Il s’adresse aux artistes individuels ou aux collectifs, avec pour ambition de lever les obstacles logistiques et financiers qui freinent leurs déplacements. L’enjeu est de stimuler la coopération culturelle entre le Nord et le Sud, mais aussi renforcer les dynamiques Sud-Sud. Une enveloppe de 150 000 euros est dédiée à ce programme, avec des aides allant jusqu’à 5 000 euros par artiste, auxquelles peuvent s’ajouter 2 500 euros pour la circulation des œuvres.
Tous les secteurs artistiques sont concernés : spectacle vivant, cinéma et audiovisuel, livre, arts visuels ou encore mode. L’OIF accorde une attention particulière aux projets valorisant l’égalité des genres. Les porteurs de projets intéressés ont jusqu’au 15 août 2025 pour soumettre leur dossier s’ils souhaitent organiser une mobilité en septembre ou octobre. Une deuxième vague de candidatures, pour les mobilités de fin d’année, est attendue d’ici le 15 octobre.
Le second appel à projets se concentre sur un enjeu devenu central à l’ère du numérique : « la découvrabilité des contenus culturels francophones ». Doté d’un budget de 300 000 euros, ce programme vise à renforcer la présence des œuvres francophones dans les circuits de distribution et sur les plateformes numériques. Car si le numérique représente désormais la principale source de revenus pour les créateurs, ceux-ci peinent encore à exister dans les algorithmes des grandes plateformes. Une étude de l’OIF indique par exemple que seuls 13 % des recommandations musicales sur Deezer sont francophones.
Ce dispositif s’adresse à des structures légalement constituées, avec deux volets distincts. Le premier, limité à 30 000 euros par projet, concerne les actions ayant pour but d’améliorer la mise en marché des œuvres, à savoir, participation à des salons, mise en réseau, outils de commercialisation. Le second, avec des subventions pouvant aller jusqu’à 50 000 euros, s’oriente vers des festivals, des solutions techniques pour le référencement en ligne, ou encore des dispositifs innovants de promotion et de collecte de données. La date limite de soumission est fixée au mercredi 20 août 2025.
Pour la mobilité, les candidats doivent justifier d’une expérience professionnelle d’au moins deux ans et démontrer un ancrage clair dans l’espace francophone. Les projets liés à la découvrabilité devront, eux, montrer leur capacité à répondre aux défis techniques du numérique et à contribuer à une meilleure visibilité des contenus francophones. L’évaluation tiendra aussi compte de la faisabilité, de la solidité administrative des porteurs de projet et de leur contribution aux valeurs transversales de l’OIF, telles que l’égalité entre les sexes et la durabilité.
Les personnes intéressées sont invitées à consulter les règlements et candidater via le site officiel de l’Organisation internationale de la Francophonie.