Le box-office en Côte d’Ivoire poursuit sa remontée. Selon les dernières données publiées par l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI), les entrées sont passées de 40 504 en juillet à 48 606 en août 2025, soit une progression de 20%. Une performance encourageante pour un secteur qui a traversé plusieurs années de turbulences.
Fait rare en août, un film africain a surclassé toutes les autres productions au box-office. La production sénégalaise Une si longue lettre, distribuée par Ajamaat Synergy, a séduit 7 348 spectateurs, représentant à elle seule 15,2% des entrées du mois. Un succès qui tranche avec l’hégémonie habituelle des blockbusters hollywoodiens et qui révèle l’appétit du public ivoirien pour des récits portés par le continent.
En comparaison, le mois de juillet avait été largement dominé par les productions américaines, avec Superman (8 608 entrées), Jurassic World : Renaissance (6 538 entrées) et Les Schtroumpfs – Le film (4 946 entrées) en tête d’affiche.
Côté production locale, dix films ivoiriens étaient à l’affiche en août contre quatre en juillet, pour une part de marché qui reste stable autour de 9%. En juillet, Le Sacrifice d’African Impact Movies avait signé la meilleure performance avec 1 955 entrées. En août, le relais a été pris par Amlan d’Incrus’, qui a attiré 1 236 spectateurs.
Des titres comme Sex Love and Money, Robin des Brousses ou Le Retour du Gendarme de Abobo illustrent par ailleurs la diversité de la production ivoirienne, entre comédie, drame et action.
La distribution quant à elle, continue d’être fortement concentrée. Les Films 26, qui s’impose comme le principal distributeur de blockbusters américains, a capté 67,8% des entrées en juillet et 54,1% en août. De son côté, Pathé Touch Afrique maintient une part de marché stable autour de 20%. Ce duopole met en évidence les défis auxquels font face les distributeurs locaux, encore en difficulté pour rivaliser avec les réseaux internationaux.
Le mois d’août a également marqué une ouverture plus large sur le plan géographique. Outre les productions américaines et françaises, les écrans ivoiriens ont accueilli des films venus du Sénégal, du Nigeria, de l’Inde, de la Belgique et du Maroc. Nollywood a notamment été représenté par Iyalode et Labake Olododo.
Ces résultats compilés par l’ONAC-CI traduisent à la fois la reprise d’activité des salles de cinéma et l’intérêt du public pour des œuvres africaines. Ils soulignent aussi l’importance de structurer davantage la filière de distribution afin de répondre aux réalités locales et de renforcer la place du cinéma africain sur son propre marché.