L’équipe Afrika Toon avec à sa tête son Directeur Général, M. Abel KOUAMÉ (Kan Souffle), a pris part à la deuxième édition du Salon International du Contenu Audiovisuel d’Abidjan (SICA), tenue du 5 au 7 novembre 2024 au Sofitel-Hôtel Ivoire, Cocody sous le thème : « Innovation, diversité et financement dans le secteur audiovisuel : solutions pour une nouvelle ère du contenu en Afrique ».
Le top départ de la cérémonie a été donné par le Premier Ministre, Robert Beugré Mambé en présence de plusieurs personnalités notamment M. Ally Coulibaly de la Grande Chancellerie, le Ministre de la Communication M. Amadou COULIBALY, Mme Françoise REMARCK, Ministre de la Culture et de la Francophonie, M. Fofana SIANDOU Ministre du Tourisme et des Loisirs, ainsi que M. Mamadou TOURE, Ministre de la Promotion de la Jeunesse. Dans son allocution, le chef du gouvernement a salué la tenue de ce salon puis relevé les opportunités économiques et d’emplois qu’offre l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel sur le continent. « Le cinéma est un lien entre le passé, le présent et le futur (…) J’invite donc les investisseurs et les promoteurs à venir explorer notre richesse culturelle, touristique, artistique et surtout notre jeunesse pleine de talents et d’esprit d’innovation », s’est-il exprimé.
Parmi les temps forts de cette édition, les assises thématiques ont sans aucun doute constitué le point d’orgue.
En effet, une série de panels et de tables rondes organisée par l’Agence de Soutien et de Développement des Médias (ASDM) et les faîtières du secteur de l’audiovisuel ont permis d’aborder en profondeur les enjeux stratégiques auxquels font face les professionnels du secteur.
Ainsi, plusieurs points au nombre desquels, la question cruciale du financement, ont été longuement débattus, avec la participation des institutions gouvernementales et financières, des distributeurs, des producteurs internationaux, des chaînes de télévision publiques et privées.
Dans cette dynamique, la première journée du SICA a enregistré la tenue d’une assise placée sous le thème : « Partenariat public privé : vers une solidarité du financement, levier du développement de l’industrie audiovisuelle et cinématographique ». Elle a été animée par M. Méité Sindou, Directeur Général de l’ASDM ; M. Aurélien Koff, Sous-directeur des partenariats et des projets au Ministère de la culture et de la francophonie et Mme Fatoumata Koné, Chargée du suivi et de la gestion des activités du FONSIC.
Les discussions ont mis en lumière le rôle essentiel que peuvent jouer les pouvoirs publics dans la mobilisation de ressources au profit de l’industrie audiovisuelle. Des incitations fiscales, des fonds dédiés et des mécanismes de garantie constituent autant de leviers relevés pour permettre aux producteurs locaux d’accroitre leur productivité et d’attirer des investissements privés nationaux et internationaux.
Toujours dans le même élan, Les acteurs du secteur bancaire et des entreprises privées en Côte d’Ivoire et les faîtières du secteur de l’audiovisuel se sont réunis le mercredi 6 novembre pour discuter du rôle du secteur des finances dans le financement de l’industrie audiovisuelle locale. Cette rencontre, organisée autour du thème « Les assises du financement de l’audiovisuel : apport des banques, assurances et entreprises privées » a rassemblé des figures gouvernementales et des représentants de haut niveau issus d’établissements financiers et de sociétés du secteur des télécoms.
Parmi les participants figuraient Mme Françoise REMARCK, Ministre de la Culture et de la Francophonie, M. Amadou COULIBALY, Ministre de la Communication, Mme Sarata KONÉ, Directrice régionale UBA, M. Bertrand NIAGNE, Directeur de la clientèle chez BNI, Mme Massétou TRAORÉ, Directrice Générale Adjointe de NSIA Banque, M. Paul-Harry AITHNARD, Directeur Général d’Ecobank Côte d’Ivoire et Directeur régional de l’UEMOA, ainsi que M. Habib BAMBA, Directeur de la Transformation, du Digital et des Médias chez Orange Côte d’Ivoire.
Au cours des échanges, les représentants du secteur financier ont souligné leur engagement dans le financement des productions audiovisuelles ivoiriennes. Ils ont également évoqué les principaux freins qui les empêchent d’investir davantage, tels que l’absence d’un cadre réglementaire plus incitatif et l’absence de garantie. La nécessité de renforcer les compétences financières des acteurs du secteur audiovisuel a également été soulignée.
« Nous sommes dans un cas où le vrai problème que nous avons, c’est le problème réglementaire, notamment en termes de garantie », a expliqué M. Bertrand NIAGNE lors de son intervention.
Prenant à son tour la parole, M. Paul-Harry AITHNARD, a souligné que le problème ne se situe pas seulement au niveau des garanties. Selon lui, le manque de visibilité sur les flux de trésorerie et les cash-flows du secteur audiovisuel représente également un défi majeur pour les institutions financières.
« Au-delà du sujet des garanties, il y a une problématique particulière à votre secteur. C’est le manque de visibilité sur les cash-flows, sur les flux de trésorerie », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs, insisté sur le caractère créatif et immatériel de l’industrie audiovisuelle qui rend plus complexe l’évaluation des risques et des perspectives de rentabilité par les banques.
« Le cœur du sujet c’est que vous êtes dans la création. Et quand on est dans la création, on est pas sûr d’avoir un public, une audience et des clients », a-t-il renchéri.
Pour sa part, La Ministre de la Culture et de la Francophonie a souligné que le manque de données et de visibilité sur l’industrie audiovisuelle locale représentait un défi majeur, à la fois pour les pouvoirs publics et pour les institutions financières.
« Le problème aujourd’hui se situe au niveau des données. Tant qu’on n’a pas les données, c’est très difficile de faire des plaidoyers, de pouvoir se projeter, et au niveau de l’État et au niveau des financiers », a-t-elle déclaré.
La Ministre a donc appelé les producteurs audiovisuels à mieux s’organiser afin d’améliorer la lisibilité de leur secteur. Une meilleure structuration et une plus grande transparence des données financières et opérationnelles permettraient de faciliter les démarches auprès des institutions publiques et privées pour obtenir des financements.
Selon la Ministre, c’est une condition essentielle pour que les pouvoirs publics et le secteur bancaire puissent mieux appréhender les besoins et les perspectives de l’industrie audiovisuelle ivoirienne et s’engager davantage à ses côtés.
De son côté, le Ministre de la Communication a exhorté les acteurs du secteur audiovisuel à davantage se renseigner sur les mesures et les moyens mis en place par le gouvernement à leur intention.
« Tout est là, il faut juste aller à l’information », a-t-il souligné.
Selon le Ministre, les pouvoirs publics ont déployé différents dispositifs et ressources pour soutenir le développement de l’industrie audiovisuelle. Cependant, il semble que tous les professionnels du secteur ne soient pas encore pleinement informés de ces initiatives gouvernementales.
Le Ministre a donc appelé les producteurs, réalisateurs, diffuseurs et autres acteurs clés à se renseigner activement sur les aides, subventions, incitations fiscales et autres mécanismes de soutien disponibles auprès des institutions publiques.
Outre ces réflexions stratégiques, le SICA 2024 a également fait la part belle à la création, avec des stands d’exposition, des projections de films, des master classes animées par des réalisateurs reconnus et des sessions de pitch permettant à de jeunes talents de présenter leurs projets.
Au-delà des temps forts, le SICA s’est également imposé comme un formidable espace de networking, favorisant les rencontres et les collaborations entre professionnels venus des quatre coins du continent.
Au final, cette deuxième édition du SICA a confirmé le rôle essentiel joué par cet événement dans la structuration et la valorisation de l’industrie audiovisuelle africaine. Un succès qui augure d’un avenir radieux pour ce secteur créatif en pleine expansion.